La première Maison Rose, dédiée à l’accueil, au bien-être et à l’information des malades du cancer, ouvre ses portes le 1er février à Bordeaux, et l’année prochaine à Paris. Une initiative inédite en France.
Jenna Boitard et Céline Dupré, les responsables de la Maison Rose à Bordeaux (SB/Rue89 Bordeaux)
Comment faire garder ses enfants quand on suit une chimiothérapie ? Où trouver une prothèse capillaire digne de ce nom ? Quels droits encadrent la reprise du travail après une maladie ? Ces questions, et bien d’autres, touchent toute personne faisant face au cancer. L’association Rose tâche d’y répondre dans son magazine gratuit, lancé en 2011, et dont les 180000 exemplaires sont distribués dans les services de cancérologie partout en France.
Les Bordelaises qui l’ont créé franchissent une nouvelle étape en ouvrant le 1er février un lieu dédié aux patients, et à leur entourage. Une initiative « sans équivalent au monde », selon sa cofondatrice Céline Dupré :
« On s’est rendu compte qu’il y avait un vrai problème de soutien sociétal des malades, et que leurs questions portent moins sur les le traitement médical que sur les problèmes d’organisation de leur existence. Or de plus en plus de personnes sont touchées par la maladie, il faut apprendre à vivre avec. Nous avons conçu la Maison Rose à partir d’une enquête sur notre site internet : plus de 500 personnes nous ont dit ce que serait la maison idéale, qui ne soit ni l’hôpital, ni leur domicile. Un lieu qui leur permette de sortir de chez elles et de l’isolement, de boire un café et papoter, mais aussi se documenter et prendre soin de leur corps. »
Résultat : au deuxième étage d’un immeuble près des Quinconces et de son pôle de transports – « on voulait être au cœur de la ville », insiste Céline Dupré – des bureaux ont été transformés en salon cosy, avec cuisine, espace beauté et alcôve aux murs rose saumoné, comme de bien entendu…
Les hommes bienvenus
L’entrée libre et gratuite, se fera du lundi au vendredi, de 10h à 18h. Encadrés par des professionnels, les ateliers quotidiens (sophrologie, méditation en pleine conscience, beauté et modélage, arts créatifs…) qui démarreront à partir du 8 février, pourront recevoir entre 8 et 10 personnes, en priorité les femmes en cours de traitement ou rencontrant des difficultés personnelles.
« L’association reçoit de nombreux témoignages de femmes qui à cause de leur maladie ont été licenciées ou ne peuvent plus exercer leur métier. Beaucoup ont aussi été quittées par leurs mecs, voire ont même perdu la garde de leurs enfants », précise Céline Dupré.
Par ailleurs, ajoute-t-elle, le lieu n’est pas réservé aux femmes souffrant d’un cancer du sein, comme cela a été rapporté à tort, et n’est pas interdit aux hommes : « on leur fera des papouilles et des cours de yoga ! »
Chouette… D’ailleurs, si les hommes sont sans doute moins intéressés par les crèmes de soin de visage ou la ligne de sous-vêtements post cancer du sein, ils pourront en revanche consulter Blu, pendant masculin du magazine Rose (tiré lui à 50000 exemplaires), participer à des activités comme la journée coaching indiviudel « retour à l’emploi » (le 4 mars). Et les informations sur le cancer prodiguées à la Maison Rose n’ont pas de limite de genre.
« Nous apporterons par exemple des conseils nutritionnels, souligne Jenna Boitard, directrice du lieu (qui compte deux salariés et demi pour l’accueil du public. Les traitements ont des impacts massifs sur l’appétit, les nausées… Mais l’alimentation saine est un enjeu majeur dans la prise en charge du cancer, et il est important de retrouver l’envie de cuisiner. »
L’espace beauté de la Maison Rose © Radio France – Pierre-Marie Gros
L’espace cuisine pour les conseils nutritionnels © Radio France – Pierre-Marie Gros
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